Renforcer la résilience face aux évènements climatiques extrêmes : un choix stratégique pour les entreprises
Les organisations doivent accorder une attention accrue aux risques posés par les événements climatiques extrêmes. Le développement de la résilience organisationnelle constitue un levier fondamental pour limiter les impacts potentiels et assurer la pérennité des activités.
Qu'il s'agisse de tornades, d'ouragans, d'inondations ou de feux de forêt, les événements climatiques extrêmes ont des conséquences importantes et croissantes, tant sur le plan économique qu'humain, dans le monde entier. Au cours de la dernière décennie (2014-2023), ils ont entraîné des pertes économiques d'environ 2 000 milliards de dollars. Il n'est pas étonnant que les évènements climatiques extrêmes soient considérés comme le principal risque pour la prochaine décennie, selon l'édition 2025 du rapport sur les risques mondiaux du Forum économique mondial (World Economic Forum’s Global Risk Report).
« Le monde ne cesse de battre des records climatiques, et pas les bons ! », déclare Morgane Schwab, experte en risques climatiques chez Zurich Resilience Solutions, la branche de conseil de Zurich Insurance. L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, suivie par 2024, qui a connu des températures encore plus élevées. Malgré tout cela, Morgane ajoute, « il existe une incapacité généralisée et persistante à pleinement appréhender l'ampleur des conséquences liées aux risques climatiques. »
L’assurance : un outil de résilience mis sous tension par les risques climatiques
L’assurance représente un instrument essentiel de protection contre les catastrophes naturelles. Toutefois, en 2024, moins de la moitié des pertes totales, estimées à 318 milliards de dollars — soit 137 milliards de dollars — étaient effectivement couvertes par l’assurance. Le déficit d'assurance varie selon les pays et en fonction du type de catastrophe. En Europe, par exemple, au cours des dernières décennies, environ un tiers des pertes liées aux tempêtes étaient assurées, tandis que ce taux est d'environ 15 % pour les pertes résultant d'inondations et légèrement supérieur à 10 % pour celles associées aux vagues de chaleur, aux sécheresses et aux incendies de forêt.
Le déficit d'assurance accroît la vulnérabilité des individus, des collectivités, des villes et des pays face aux catastrophes naturelles, notamment dans les pays en développement, où l'assurance n'a couvert que 1 % des pertes enregistrées entre 1980 et 2004. Cependant, selon les recherches, chaque dollar investi dans des stratégies d'adaptation proactive, incluant l'assurance comme mesure complémentaire, permet d'économiser 13 USD sur les pertes potentielles liées aux événements météorologiques extrêmes.
Les facteurs expliquant l'insuffisance ou le déficit d'assurance incluent notamment des questions de disponibilité, d’accessibilité, ainsi qu'une tendance à sous-évaluer certains risques, et tout particulièrement les risques chroniques. À titre d’exemples, la prévalence croissante des vagues de chaleur, des sécheresses, des changements dans les régimes de précipitations ou encore l'élévation du niveau de la mer représentent la plus grande proportion des pertes économiques subies et sont difficilement assurables avec les outils et mécanismes disponibles actuellement. « Les impacts de ces risques chroniques sont souvent moins évidents que ceux d'événements météorologiques plus aigus, mais ils n'en sont pas moins dommageables. Les événements récents illustrent l’évolution rapide de l’intensité des évènements climat extrêmes et leur impact significatif sur les populations à grande échelle. »
Début 2025, en Argentine, par exemple, une période prolongée de températures élevées a vu 61 villes enregistrer des conditions de canicule. Alors que la demande d'électricité augmentait, des centaines de milliers de personnes ont été privées d'électricité à Buenos Aires. La chaleur extrême a ensuite créé les conditions pour des niveaux de précipitations extrêmes, la ville portuaire argentine de Bahía Blanca ayant connu un tiers de ses précipitations annuelles habituelles en une seule journée.
Le bénéfice de l’adaptation est transversal
Selon Morgane Schwab, « l’analyse coût-bénéfice de l’adaptation est évidente et largement documentée. La fréquence et l’intensité croissantes des évènements climatiques extrêmes affecteront progressivement toutes les industries et entreprises, tant directement qu’indirectement. » Ces impacts se manifestent notamment par des dommages matériels aux infrastructures, équipements ou stocks, des perturbations opérationnelles telles que des coupures d’électricité ou une baisse de productivité liée à la chaleur extrême, ainsi qu’une augmentation des coûts d’exploitation, notamment en raison de la hausse de la consommation énergétique, du renchérissement du coût des intrants ou de l’augmentation des primes d’assurance.
Comme le montre l'exemple de Buenos Aires, le secteur de l'énergie sera particulièrement touché par la chaleur extrême, avec des répercussions sur d'autres industries. Les infrastructures de télécommunications et de transport sont également vulnérables à toute une série d'événements météorologiques extrêmes. Les risques qui pèsent sur le secteur de l'immobilier et de la construction sont souvent sous-estimés: une étude récente prévoit que jusqu'à 28 % de la valeur des actifs immobiliers pourrait être affectée par les aléas climatiques d'ici 2050. Cela se traduira par une augmentation des coûts pour les clients, les locataires, les exploitants d'immeubles, les propriétaires et les investisseurs.
« Il est essentiel que les entreprises évaluent les impacts potentiels des risques climatiques sur leurs activités afin de déployer les stratégies d’adaptation permettant de renforcer leur résilience », explique Morgane Schwab. Les stratégies de renforcement de la résilience peuvent revêtir diverses formes, notamment l’adoption de protections physiques face aux risques d’inondation, de vents ou de grêle.
« Un nombre croissant d'entreprises reconnaissent l'importance d'intégrer les risques climatiques chroniques dans leur stratégie et sollicitent à ce titre l'expertise des assureurs », affirme Morgane Schwab. Le secteur de l'assurance renforce continuellement ses compétences en matière de mesure, de quantification et de modélisation des expositions à tous les types de risques climatiques, afin d'accompagner efficacement la gestion de ces risques ainsi que l'élaboration des plans d'adaptation pour les entreprises et les collectivités.
Se poser les questions fondamentales
Il est impératif que les gouvernements, les municipalités, les collectivités, les entreprises, les particuliers et les investisseurs collaborent afin d’apporter une réponse efficace à ce défi complexe. Comme l’exprime Morgane Schwab, « il convient de s’interroger de manière approfondie sur les risques climatiques, notamment sur la probabilité de leur survenue et, dans cette hypothèse, sur les coûts potentiels associés. »
Par exemple, une vague de chaleur d'une durée de 25 jours pourrait entraîner des répercussions significatives sur les activités de l'entreprise et la productivité des employés. « Notre mission chez Zurich Resilience Solutions est d’aider les entreprises dans la gestion de ce type de risques », précise Morgane Schwab. Nous accompagnons les entreprises dans la traduction de données scientifiques complexes en résultats opérationnels concrets. Cette démarche leur offre une meilleure compréhension de leur exposition aux risques et leur permet d’estimer précisément les investissements nécessaires face aux dommages potentiels.
Le savoir-faire et l’expertise des assureurs doivent être mobilisés au bénéfice non seulement des entreprises, mais également d’autres parties prenantes, telles que les communautés, les municipalités et les décideurs politiques nationaux. Il est essentiel que les questions fondamentales liées aux risques climatiques — à savoir la probabilité de survenue d’un événement et son coût potentiel — soient systématiquement considérées, tout particulièrement par les décideurs publics. Selon Morgane Schwab, « le risque climatique doit constituer un élément central dans l’élaboration des politiques publiques. »
Il est à noter que tous les pays n'ont pas encore développé de stratégie d'adaptation au changement climatique, malgré l'urgence de la situation. Les priorités politiques à considérer incluent la couverture des coûts liés à l'amélioration de la résilience des infrastructures, notamment par le biais de partenariats entre les secteurs privé et public ; la réforme des cadres réglementaires afin de favoriser l'action climatique de manière efficace ; ainsi que la formation de la prochaine génération à intégrer l'adaptation dans un large éventail de métiers et de contextes.
« La gestion et la quantification des risques constituent le cœur de notre métier en tant qu’assureurs . L’intensification des événements climatiques extrêmes mettra progressivement à l’épreuve la sous-estimation de la crise climatique. Il est donc essentiel que les autres parties prenantes tirent parti de l’expertise des assureurs acquise au fil des décennies dans l’analyse des données, la modélisation et la quantification des risques, ainsi que dans la gestion de l’exposition aux risques climatiques. »
Informations complémentaires
À propos de Zurich Resilience Solutions
Zurich Resilience Solutions, la division de conseil du Groupe Zurich, fournit aux entreprises et collectivités des services d’accompagnement pour structurer leurs stratégies d'adaptation face aux risques climatiques. Ces prestations incluent des outils spécialisés et l’expertise d’ingénieurs en gestion et en quantification des risques climatiques, afin de concevoir des solutions sur-mesure permettant de modéliser les risques actuels et futurs, et d’élaborer des plans d’adaptation visant à préserver la résilience organisationnelle.
Plus d’informations sur www.zurichresilience.com.
À propos de Zurich France
Le Groupe Zurich est présent en France depuis 1877 et propose des solutions d'assurance et de prévention des risques sur-mesure, en France et à l'international, à destination des entreprises, des ETI aux multinationales.
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Contact Zurich Resilience Solutions
Morgane SCHWAB
Experte en risques climatiques
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